Injustice derrière les barreaux : le cas du jeune Saad Bouh en Mauritanie





Le jeune de 35 ans, Saad Bouh ould Tourad, arrêté par la police d'Atar (région de l'Adrar au centre-nord de la Mauritanie) depuis le 12 juillet 2023, a été condamné à 3 ans de prison par le tribunal de première instance de la ville le 11 septembre 2023. Les charges portées contre lui incluent "atteinte à la prière du vendredi, aux salutations sur le Prophète et non-respect des symboles islamiques", la dernière concernant la mosquée. Actuellement incarcéré à la prison civile du chef-lieu de la région de l’Adrar, il se trouve dans une situation très précaire et en compagnie de délinquants. Un moment fermé, son site touristique, parmi les plus appréciés, accueille, de nouveau, la clientèle selon les voisins. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le futur prévenu plaisantait, avec ses amis, quand ils l'invitent à l’exercice de la dévotion hebdomadaire.

Affaire à suivre...


Observation:

Saad Bouh Ould Tourad appartient au groupe des Haratine, le groupe des descendants d'esclaves, sans doute le plus important du point de vue démographique. Située au plus bas de la stratification sociale, bien en dessous de divers groupes tels que les tributaires, les forgerons-artisans et les griots, la main-d'œuvre servile aspire à une pleine émancipation, d'où la récurrence de ses conflits avec le statu quo. Cependant, en comparaison avec les multiples composantes de la société, les Haratine demeurent vulnérables à l'application du droit. L'ensemble des statistiques disponibles témoigne de leur surreprésentation au sein de l'espace carcéral. Selon des activistes, ce type de peines n'est appliqué que sur la frange la plus démunie.





 


Par:  Brahim Salem Abdellah    

Activiste défenseur des droits et libertés.

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