Procès politique déguisé : le cas de Mohamed Ould Abdel Aziz
Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien président de la Mauritanie, est actuellement détenu dans des conditions extrêmement difficiles, privé même de soins médicaux élémentaires selon ses proches. Après une décennie à la tête du pays, il a quitté le pouvoir et soutenu la candidature de son ex-chef d'état-major, Ghazouani. Cependant, une fois ce dernier au pouvoir et sur un malentendu entre deux anciens généraux, une enquête parlementaire a été lancée, ciblant principalement Abdel Aziz. Cela a abouti à son inculpation et à son incarcération.
Dans un pays où la justice est souvent perçue comme subordonnée aux ordres du pouvoir en place, ce procès est loin d'inspirer confiance. Il ressemble davantage à un règlement de comptes entre deux anciens alliés. Abdel Aziz endure des conditions inhumaines en prison, privé même de ses droits fondamentaux tels que celui de voir sa famille, ce qui constitue une violation flagrante de la loi.
Le discours officiel contre la corruption sous le régime actuel n'est que slogan et pure hypocrisie. En effet, la moitié des ministres qui étaient en poste sous la présidence d'Ould Abdel Aziz sont toujours au gouvernement aujourd'hui. La corruption s'est même intensifiée, avec des marchés publics attribués de manière opaque à des proches du pouvoir en place, sans même respecter les procédures d'appels d'offres.
Il est impératif que des organisations internationales telles que Human Rights Watch interviennent pour faire pression sur les autorités mauritaniennes. Elles doivent veiller à ce que Mohamed Ould Abdel Aziz bénéficie d'un procès équitable et de conditions de détention respectueuses de sa dignité humaine. La Mauritanie ne peut prétendre à une véritable démocratie tant que de telles violations des droits de l'homme persistent.
Observation:
Dans cette intervention audio, Madame Aminetou Mint El-Moctar, défenseure des droits de l'Homme et présidente de l'Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF), a alerté sur la situation difficile et l'injustice que vit l'ancien président depuis sa prison individuelle. Aminetou Mint El-Moctar a insisté sur le droit de l'ancien président à pouvoir pratiquer du sport et à rencontrer sa famille de manière privée, sans la présence de gardes, comme le prévoient le droit et les conventions internationales des droits de l'homme auxquelles notre pays est signataire. Elle a également souligné que le procès n'est qu'un règlement de comptes entre deux hommes, amis hier, ennemis aujourd'hui. Enfin, elle a demandé au régime de Mohamed Ould Ghazouani de se ressaisir et d'œuvrer à améliorer les droits de l'homme en Mauritanie.
Par: BRAHIM SALEM ABDELLAH
Activiste défenseur des droits et libertés.