Reportage: menacés et dispersés par la police les manifestants à Nouakchott réclament la libération de Mohamed Ould Ghadde
Des activistes des droits de l’homme et des hommes politiques se sont rassemblés le dimanche 14 avril devant la prison centrale de Nouakchott pour manifester leur solidarité envers Mohamed Ould Ghadda, ancien sénateur et président de Transparence Inclusive de Mauritanie (OTI). Les participants ont brandi des banderoles et ont scandé des slogans condamnant son incarcération, la qualifiant d'illégale et exigeant sa libération immédiate.
Noureddine Mohamedou, président du parti "En Avant la Mauritanie", en cours de création, a vivement critiqué l'incarcération d'Ould Ghadda, affirmant qu'il en sortira avec dignité pour avoir constamment résisté à l'injustice et dénoncé la corruption et les corrupteurs. De son côté, la militante Khadijetou Sidina Ould Ghadda a dépeint l'ex-sénateur comme une victime du système de corruption. Les manifestants ont également accusé le pouvoir d'avoir emprisonné Ould Ghadda au lieu de poursuivre les véritables coupables de corruption, afin de gagner la confiance de certains hommes d'affaires qui ont détourné les richesses du pays. Mint Sidina a critiqué la décision du juge d'instruction d'envoyer Ould Ghadda en prison, la jugeant injustifiée étant donné que sa résidence est connue et qu'il ne représente pas de risque de fuite, insistant sur la nécessité de sa libération immédiate. De même, le secrétaire général de l'Observatoire mauritanien des droits de l'homme, Mohamed Mahmoud Abdel Jelil, a appelé à la libération immédiate d'Ould Ghadda, dénonçant l'injustice dont il est victime pour avoir dénoncé l'influence des lobbies sur le pouvoir. D'autres activistes ont participé à la manifestation et ont pris la parole dont Yacoub Ould Ahmed lemrabet président du mouvement Kavana qui a dénoncé "un procès politique".
Des voitures de police sont arrivés sur place et entouré les manifestants avant de les disperser.
Par: Brahim Salem Abdellah
Activiste défenseur des droits et libertés.